L'inspiration
Pour les premières collections, beaucoup de modèles étaient dans ma tête depuis des années.
Les saisons avançant, nous en sommes maintenant à la 9ème collection (!!!!!) il me faut maintenant trouver l’espace mental nécessaire afin d’inspirer une ligne conductrice à chaque collection. Et ce, en gérant une petite entreprise au quotidien, pas si évident de trouver du temps pour l’oisiveté nécessaire à l’inspiration !
C’est pour cela que c’est pendant mes vacances que tout prend forme. Je fais le plein d’échantillons de tissus dans mes valises et essaie de déconnecter au maximum du quotidien.
C’est souvent un film, une actrice, ou une image qui s’impose comme point de départ de la collection.
Pour la prochaine, c’est la série “Jeunesse dorée” dont j’ai particulièrement aimé l’esthétique, les couleurs et l’apparente insouciance des personnages qui a guidé le mood board.
Et quoi de mieux pour célébrer l'été de mes 40 ans que de créer une collection intitulée :
“Jeunesse dorée”
Les silhouettes
Pour les premiers croquis, je me plonge dans l’univers de la collection et commence à créer les silhouettes.
Pour cela, je m’appuis beaucoup sur les matières, que je cherche à mettre en valeur.
Tous les retours que vous nous faites au quotidien sont également très importants, j’essaie d’imaginer des vêtements qui vous feront vous sentir belle, qui vous apporteront ce coup de boost dont on a parfois besoin le matin pour affronter une journée ou pour un événement important de nos vies.
Je m’imagine aussi, toujours en m’appuyant sur le mood board, quelle version de moi-même j’ai envie d’être, ce que j’ai envie de dégager comme image.
C’est souvent assez naturellement que les dessins créés ont un lien cohérent entre eux, et s’il manque du lien, je le crée pour que l’ensemble soit harmonieux et que vous compreniez instantanément l’histoire que j’ai voulu raconter avec la collection.
Les prototypes
Dès mon retour de vacances, je m’attaque aux premiers prototypes.
Nous avons maintenant une jolie “banque” de patronage sur lequel je m’appuie pour démarrer le modélisme. En modifiant ces bases de patronage, je construis les nouveaux modèles, que je couds ensuite, soit directement dans le tissu final si je suis très confiante ou dans un tissu avec un tombé similaire moins couteux.
Généralement, les premiers prototypes sont montés dans de la toile à patron. Une toile de coton plutôt rigide, facile à travailler à la machine qui permets de mettre au point le modèle avant de passer au tissu final. Je n’aime pas trop travailler de cette façon car je trouve que la matière fait 80% du vêtement et c’est souvent en la travaillant que l’on adapte le vêtement pour la mettre en valeur.
Pendant toute cette étape je suis assistée de May, en alternance chez nous depuis 2 ans, qui réalise quelques modèles, qui s’occupe des retouches après les premiers essayages et qui met un de l’ordre dans tout mon bazar de patrons pour qu’on s’y retrouve ensuite.
Puis, Yanmei prend le relais pour monter (coudre) un autre prototype comme une tête de série. Nous effectuons encore quelques modifications si nécessaire et nous pouvons passer à l’étape de la tête de série.
La tête de série est le modèle référence qui sera ensuite utilisé pour la confection en série. C’est ce modèle qui définit les exigences de qualité et de finitions qui sera reproduit sur tous les modèles.
Crash tests
Pour éviter les mauvaises surprises, les prototypes sont lavés selon les instructions de lavage afin de vérifier leur durabilité. Il arrive que nous adaptions les patrons à la suite de cette étape, par exemple si un tissu rétrécit. Il arrive aussi que nous abandonnions certains tissus s’il ne résistent pas au passage en machine et que l’envoi au pressing nous semble inapproprié pour le modèle (exemple : un pantalon de tous les jours qui ne passe pas en machine c’est non.)
Rendez-vous bientôt pour la suite : le shooting photo et la sortie de la collection !